La réserve de substitution : kesako ?

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Le temps de la réaction semble passé, de nouveaux débats animant l’actualité. Le temps de la réaction semble passé et pourtant l’amertume demeure, indélébile, alimentant ce sentiment d’injustice. Pourquoi venir accuser des agriculteurs, produisant une alimentation potentiellement à destination de tous, de s’accaparer un « bien commun » que serait l’eau ? Pourquoi s’en prendre encore à une réserve de substitution ? Après le glyphosate, la réserve d’eau, quel sera le prochain totem d’une bataille qui ne dit pas son nom ? Si vous me lisez parfois, alors vous savez que je vais tenter d’apporter un point de vue un poil plus complexe que l’éternelle dichotomie « bien/mal », sans parti pris politique ou syndical. Vous voulez en apprendre plus sur ce qu’est une réserve de substitution ? Vous vous demandez comment une réserve collective peut être gérée ? Vous ne savez pas pourquoi la réserve de substitution s’est imposée dans l’ouest et notamment autour du Marais Poitevin ? La suite peut vous intéresser ! Je dédie ce texte à tous ceux qui n’ont pas de connaissance sur le sujet. Je ne réalise là qu’une ouverture de porte qu’il faudra agrandir ensuite par d’autres lectures plus pointues.

Etre en conversion vers l’agriculture biologique et sur une réserve !

Commençons par le début : une réserve de substitution [nous n’utiliserons pas le terme de « bassine » qui relève du langage de la ménagère et passe à côté du sens profond de son usage agricole] est une retenue d’eau artificielle, c’est-à-dire créée par l’homme, en vue de remplacer le pompage direct permanent dans la nappe phréatique par un pompage contrôlé, en période automnale et hivernale. Aussi, il existe en France des réserves d’eau qui servent à l’eau potable, d’autres à destination des loisirs comme les piscines particulières ou collectives, des retenues pour produire de l’électricité ou même de la neige, et d’autres pour un usage agricole. L’ensemble de ces retenues d’eau ont impliqué une intervention de l’homme sur l’environnement et la biodiversité, à des échelles différentes.

Notre ferme est connectée à une réserve de substitution : cela signifie que nous irriguons nos cultures avec l’eau qui y est conservée, et non par pompage direct dans la nappe, comme ce fut le cas avant la construction de la retenue. Aussi, nous cultivons 51 ha en plaine en conversion vers l’AB, et 50 ha dans le marais (restés en agriculture conventionnelle pour des raisons techniques). Lorsque notre élevage de poules pondeuses a pu se convertir vers l’agriculture biologique, il nous est apparu logique de convertir les terres de plaine vers l’AB : lien au sol, envie de limiter les intrants, possibilité de valoriser la fiente des poules, envie de travailler autrement et mieux raisonner le sol [ça ferait l’objet d’un autre article mais non en AB, on n’est pas toujours avec la charrue !], et valorisation de l’usage de l’eau provenant de la réserve. En effet, les produits issus de l’AB (avant la guerre en Ukraine) présentaient une valeur ajoutée intéressante pour permettre d’absorber la hausse du coût de production sur la ferme liée au passage sur la réserve : le coût de l’eau s’est multiplié par trois pour le même volume.

Qu’irriguons-nous et pourquoi ? En plaine, nous avons 51 ha, dont 47 irrigués en grandes cultures et 2ha d’agroforesterie. Le constat est simple : les parcelles que nous arrosons produisent deux fois plus que les parcelles non irriguées en conditions normales (c’est-à-dire avec de la pluie au bon moment et sans canicule extrême)… Sans eau, que ce soit sur les cultures d’hiver (blé dur, blé tendre, orge, colza, etc) ou les cultures de printemps (maïs, tournesol, pois chiche, légumes, etc…), les plantes ne développent pas leur potentiel en rendements. Et je rappelle tout de même que nous avons choisi d’être agriculteurs pour nourrir la population, pas pour regarder les plantes se dessécher. Aussi, lorsque les précipitations naturelles ne couvrent pas les besoins des végétaux, l’irrigation existe. Par ailleurs, dans le contexte mondial actuel, nourrir la population reste un défi permanent. Ainsi, arroser ses plantes, comme le jardinier arrose son potager, c’est donner les moyens aux végétaux de produire une graine, un fruit, un légume. Dans le marais, il existe une réserve utile d’eau dans le sol qui rend toute irrigation non obligatoire. Même en période de sécheresse comme cette année, les rendements en marais sont meilleurs qu’en plaine irriguée (d’autant plus que nous avons eu des restrictions sur les volumes d’eau, nous en parlerons plus loin). Ces dix dernières années, sur la plaine irriguée, voici les cultures qui ont tourné :

  • sur la partie production de semences (la graine sera semée par la suite) : tournesol, colza, blé dur, fleurs ;
  • sur la partie légumes : petits pois de conserve, haricots verts de conserve ;
  • sur la partie céréales, oléagineux, etc : orge, blé dur, blé tendre, blé améliorant (pour les gâteaux/brioches), maïs, lin de printemps, tournesol.

Et évidemment, en inter-cultures, un paquet de couverts ! Ils servent principalement à nourrir le sol, et les abeilles. On va ainsi retrouver du multi-espèces avec de la féverole, des trèfles, des graminées et autres légumineuses ayant notamment des systèmes racinaires différents pour restructurer le sol via un large spectre. Aussi, entendre l’expression « monoculture de maïs » pour aborder l’usage de l’eau dans notre secteur géographique peut nous faire bondir. De quoi parlons-nous lorsqu’il est question du maïs ? Le maïs est une plante merveilleuse, plus consommatrice d’eau que d’autres végétaux mais aux vertus inégalées. Outre le maïs doux, produit dans le sud-ouest principalement pour la consommation humaine, il existe aussi du maïs semoulier beaucoup moins connu du grand public. Ai-je besoin de vous expliquer à quoi il sert ? (la réponse est dans son nom). Nous en produisons dans le marais. On retrouve d’autres variétés de maïs. Le maïs Waxy, que nous avons cultivé chez nous avant notre conversion AB, servait par exemple aux sauces, aux potages, et autres préparations car son amidon est unique et constitue un liant en alimentation humaine extrêmement intéressant. Il est même arrivé que le maïs soit utilisé pour les cosmétiques, oui mesdames ! Ainsi, loin de ce cliché du maïs purement destiné au bétail, vous comprenez, je l’espère, que produire du maïs ne signifie en rien « prendre des parcelles au détriment de l’alimentation humaine ». Par ailleurs, bien que le maïs soit consommateur d’eau, il est aussi très utile dans la fabrication de la pluie. Ah bon ? Oui, via l’ETP, évapotranspiration qui allie l’évaporation de l’eau au sol et la transpiration de la plante. D’ailleurs,  rappelons nous nos cours de biologie végétale : la plante transpire de manière concomitante à l’absorption d’eau qu’elle réalise, c’est ce qui crée le mouvement de la sève. L’eau captée par la plante repart donc en grande partie sous forme gazeuse dans l’atmosphère. Supprimez les champs de maïs et vous supprimerez aussi des pluies ! Supprimez une forêt, et vous supprimerez de la pluie !

Les réserves collectives et la protection du Marais Poitevin

Vous l’avez donc compris : le recours à l’irrigation ne relève pas nécessairement d’une monoculture de maïs. Et le fait d’arroser ses plantes ne dit rien sur le modèle de production, ni sur la taille de la ferme. Aussi, vous pouvez désormais poursuivre votre lecture en mettant de côté ces considérations qui peuvent parfois brouiller l’esprit.

Vous avez sans doute entendu que les réserves de substitution qui font souvent l’actualité se trouvent dans l’ouest de la France, Vendée et Deux-Sèvres principalement. Leur recours semble donc très localisé et ne peut pas prétendre à une généralisation. Pourquoi ? Pour le savoir, il faut faire appel à un élément primordial de notre territoire : le Marais Poitevin. Dans les années 90, les volumes de prélèvement d’eau pour l’usage agricole étaient bien plus importants qu’aujourd’hui : chaque exploitant irrigant pompait directement dans les nappes phréatiques superficielles (c’est assez caractéristique ici, il ne s’agit pas de nappes profondes) par l’intermédiaire de forages. Et puis, sous des pressions diverses, des restrictions de volume sont apparues. En Vendée, la réflexion collective est née : une centaine d’irrigants s’est réunie en association afin de créer des réserves de substitution, lever des fonds, etc. Aidés par des financements publics et privés, plusieurs retenues ont été construites. Aujourd’hui, la société CACG (Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne) gère le fonctionnement des réserves et de l’acheminement de l’eau vers les exploitations ; et le Syndicat Mixte Vendée-Sèvres-Autizes est propriétaire des réserves. Vous le comprenez : les irrigants n’ont donc pas la main sur les réserves. Les projets ont été encadrés par des entreprises ou collectifs dont l’expertise est reconnue. Le Syndicat mixte par exemple, qui existe depuis 1981, s’appuie sur des compétences pointues de gestion de l’eau dans le Marais Poitevin : leurs missions concernent l’entretien notamment des canaux et ouvrages hydrauliques dans le marais, l’entretien des cours d’eau du bassin versant (Mère, Autize, etc), la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques, la gestion des crues, la lutte contre les espèces invasives. Les réserves de substitution semblent donc entre de bonnes mains, non ?

Pour ce qui concerne la retenue sur laquelle nous sommes connectés, trouver du foncier a été délicat puisqu’il a fallu prendre sur des parcelles cultivées. Par ailleurs, lors des fouilles archéologiques, des vestiges ayant été trouvés, l’emplacement initial fut revu. 15 ha ont été mobilisés pour la création de cette structure en terre et calcaire, recouverte de feutrine et de bâche épaisse. 15 ha, 12 irrigants pour environ 800 ha potentiellement arrosés et des cultures spécifiques en plus de celles que j’ai citées pour notre ferme (pomme de terre, soja et autres). En plaine, la haie étant naturellement peu présente, aucun arbre n’a été supprimé lors de la création de la retenue. Selon les secteurs géographiques et les infrastructures écologiques éventuellement supprimées pour la création de retenues, il a été exigé après étude d’impact environnemental des contreparties telles que la plantation de haies. Il fut un temps question, pour notre réserve, de planter des arbres pour « cacher » la réserve, mais c’est tombé à l’eau. Et puis soyons honnêtes : dans un paysage recouvert d’éoliennes, allant jusqu’à 180m de hauteur, une réserve recouverte d’herbe n’apparait presque pas dans le paysage ! Parmi la douzaine d’irrigants connectés à cette retenue d’eau, un responsable est désigné pour veiller sur l’ouvrage et faire le lien avec les parties prenantes.

Comment fonctionne une réserve de substitution ? Qui dit réserve dit nappe phréatique (superficielle, je le rappelle). Un piézomètre, placé à un point précis de la nappe, permet de mesurer le niveau de l’eau présent. Les données de chaque piézomètre sont accessibles H24 sur le site du SIEMP (Système d’Information sur l’Eau du Marais Poitevin, site : https://www.epmp-marais-poitevin.fr/siemp/). Ce site dépend de l’EPMP (Etablissement Public du Marais Poitevin), qui représente l’Etat dans la gestion de l’eau et de la biodiversité pour la conservation et la restauration de la fonctionnalité de la zone humide du Marais Poitevin. Autrement dit, il apparait clairement, si vous en doutiez encore à ce stade, que les réserves d’eau sont soumises à des contrôles permanents et à des prises de décision relevant de l’Etat. Allons plus loin…

Le remplissage de la réserve s’effectue par pompage de l’eau dans la nappe via des forages qui servaient antérieurement à l’irrigation « en direct ». Cette opération ne s’effectue que dans des conditions précises : période allant d’octobre à mars, dans le respect de seuils déterminés en fonction de l’avancement dans la saison hivernale. Autrement dit, il est possible de commencer à remplir la réserve en octobre si un premier seuil de niveau de la nappe est atteint, puis de poursuivre au fur et à mesure selon d’autres niveaux de la nappe. Les agriculteurs n’ont donc pas de pouvoir de décision quant au remplissage de la réserve. En ce moment même, le niveau de la nappe pour débuter le remplissage n’étant pas atteint, l’opération n’a donc pas commencé. Les seuils de niveau de la nappe sont écrits dans les textes du SAGE Vendée (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux, site : https://www.gesteau.fr/sage/vendee) qui constituent un document de planification de la gestion de l’eau, élaboré par les acteurs locaux réunis en Commission Locale de l’Eau.

Par ailleurs, ce n’est pas parce que les agriculteurs sont sur des réserves qu’ils arrosent autant qu’ils en ont envie ! Chaque irrigant détient un volume (qu’il demande chaque année) qui doit permettre de couvrir les besoins en eau en conditions « normales », et en fonction du remplissage de la réserve. De plus, puisque tous les agriculteurs ne peuvent pas être connectés aux réserves, pour des raisons techniques, des irrigants continuent de pomper directement dans la nappe en période estivale. Aussi, lorsque le piézomètre indique que le niveau de la nappe commence à baisser, des restrictions en eau peuvent se mettre en place. Des Comités de gestion d’eau se réunissent très régulièrement en été afin de déterminer des niveaux de restrictions en fonction de la courbe d’alerte. Ce Comité réunit l’EPMP, le Syndicat Mixte, l’association des irrigants et des associations environnementales. Par conséquent, que l’on soit connecté à la réserve ou que l’on pompe directement dans la nappe, les restrictions s’appliquent à tous. Je le réécris pour que ce soit bien clair : un agriculteur irrigant connecté à la réserve subit des restrictions même s’il ne pompe pas directement en période estivale dans la nappe, et même si de l’eau est disponible pour tous dans la réserve. Le système se veut donc collectif et solidaire.

Alors, est-ce qu’on est loin du cliché de départ à coup de « monocultures de maïs par des gros exploitants en agriculture conventionnelle cultivant des terres mortes et arrosant comme bon leur semble, en plein été » ? Je vous laisse en juger. Ce qui ressort en tout cas en cette année extrêmement chaude et sèche c’est que, dans notre secteur, les jardiniers du dimanche ont vu de l’eau dans les canaux et leur forage tout l’été, le milieu est resté humide et c’était bien l’objectif recherché. Il apparaît aussi, lorsque l’on regarde la courbe du piézomètre de la nappe sur laquelle nous sommes connectés, que la réserve et la gestion de l’eau qui l’accompagnent ont permis d’éviter une chute brutale du niveau d’eau de la nappe contrairement à 2003 (courbe rouge sur le schéma ci-dessous, en bleu pour l’année 2022).

Et il serait bon de noter qu’en sud-Vendée, par une démarche qui se veut collective et qui implique un partenariat fort entre les irrigants et les parties prenantes déjà citées, l’eau fait l’objet d’attentions particulières, et des effets sur le milieu naturel sont déjà visibles. L’eau nous est précieuse, nous faisons de notre mieux pour en prendre soin, et pour conserver les volumes qui nous permettent de couvrir les besoins des plantes destinées à l’alimentation de l’homme. Et même si le système peut encore être amélioré, observons déjà les avancées opérées. Oui, l’évaporation de l’eau sur la réserve a été abordée, il avait même été questionné la possibilité de placer des panneaux photovoltaïques dessus afin de limiter l’évaporation et faire baisser le coût de l’électricité dans l’acheminement de l’eau vers les exploitations via l’autoconsommation. Mais cela nécessiterait des infrastructures colossales. Vous comprenez désormais que la réserve ne s’est pas réalisée au hasard et que son utilité environnementale dans le Marais Poitevin est indéniable (ce qui n’est pas généralisable, je le redis). Ne jetons pas tout cela, n’accusons pas des agriculteurs qui opèrent des transitions environnementales de ne penser qu’à eux. Ne laissons pas des opposants venir détruire ce qui a mis autant d’efforts et de concertations à sortir de terre. Et puis, pourquoi venir s’opposer à ces retenues d’eau pour l’usage agricole et pas pour les autres retenues ? Pourquoi décrier l’utilisation de l’eau à des fins alimentaires et pas les 3000L d’eau potable/seconde utilisés pour évacuer pipi et caca en France ? Pourquoi tenir ce discours que l’eau prélevée ne sert que l’agriculteur alors qu’elle sert en fait ce qui se trouvera dans votre assiette demain ? Cette bataille ne dit pas son nom…

Des poules, des moissons et des interrogations

« Q’une chose soit difficile doit nous être une raison de plus pour l’entreprendre »

Rainer Maria Rilke

Un printemps et début d’été en demi-teinte

Toute poule dehors !

Après un hiver de confinement pour les poules en raison de la grippe aviaire, nos animaux ont pu mettre leurs pattes dehors fin mai. Contraintes de rester dans le poulailler depuis fin octobre, n’ayant donc jamais mis leurs plumes dans le parc, ce fut une libération ! Libération pour nous, de les voir enfin dans le parc de 6ha, de remettre du sens sur notre métier, de pouvoir leur accorder l’espace qui leur revenait de droit. Libération pour elles, bien qu’elles n’aient jamais vraiment eu conscience de ce monde extérieur. Nous avions tout de même obtenu une dérogation de la DDPP, dès avril, pour les garder sur le trottoir, leur accordant ainsi la possibilité de prendre le soleil tout en limitant au maximum le contact avec l’avifaune sauvage porteuse potentielle du virus.

Ainsi, fin mai, sous un beau soleil, les jolies rousses ont pu gouter à la fétuque qui les attendait, gratter dans la terre, déployer leurs ailes au grand air. Est arrivé un épisode de chaleur, suivi d’un épisode d’orage sur plusieurs jours : les poules ont diminué grandement leur consommation d’aliment, faisant chuter drastiquement la ponte. On dit qu’une poule pond par le bec : une poule qui mange, c’est une poule qui pond. Alors là, face à ces assiettes qui restaient pleines, les œufs ne pouvaient que chuter aussi. En partageant mon expérience, nombre de commentaires d’éleveurs ont confirmé cette tendance générale sur leurs animaux. Nous avons passé un hiver avec des volailles confinées : elles vivaient donc dans des poulaillers offrant des conditions « stables » en termes d’humidité, vent, température, etc. Et d’un coup, cette sortie à l’extérieur sous ce soleil de plomb a fortement impacté leur capacité à s’adapter. Les poules allaient bien, le comportement était bon, néanmoins elles mangeaient beaucoup moins. Des écouvillons ont été réalisés pour déterminer un éventuel passage viral : tout est revenu négatif. En travaillant davantage autour du vide d’assiette (on exige des poules de vider une fois/jour leur assiette pour qu’elles mangent tout ce qui est essentiel dans l’aliment), en allongeant le temps de consommation du matin, les choses ont fini par rentrer dans l’ordre, en même temps que les températures restaient stables. Sur les 16% de ponte en moins, nous avions repris 11%. Et puis cette semaine, la chaleur est revenue : elle a impacté la consommation dès le premier jour. Alors à nouveau, nous avons travaillé sur ce vide d’assiette et limité ainsi la baisse de consommation connue précédemment. Finalement, ça se maintient. Nous croisons les doigts pour que cela dure.

Des moissons sans fanfare

Côté moisson, le temps a évidemment eu aussi des incidences : pluie excessive et continue sur un blé dur qui était mûr mais ne pouvait pas être récolté : germination. D’année en année, le temps des moissons n’est plus vraiment un temps de fête. Nous partageons ce moment en famille, il marque l’aboutissement de plusieurs mois de travail. Mais un goût amer l’accompagne depuis quelques temps : crainte de cette germination, rendements parfois moins bons, créneaux de récolte de plus en plus serrés. Les prix sont là, en tout cas meilleurs que les années passées, mais puisque la qualité est moins bonne, des pénalités vont s’appliquer (oui, l’agriculteur est soucieux de produire de la qualité, tout comme les filières!). Le maïs semble bien parti, tout comme le tournesol. Nous pouvons espérer une seconde étape de moissons plus joyeuse, si d’ici là, le ciel ne nous tombe pas sur la tête !

Bref, ce printemps et ce début d’été raisonnent en demi-teinte. Nous nous levons chaque jour pour travailler dur, nous faisons des sacrifices énormes (pas de vacances, week-end, etc), nous avons beaucoup investi pour mener à bien nos projets et pourtant, nous savons que cette année sera peu porteuse pour nous.

Ah les œufs dont personne ne veut !

Pour couronner le tout, le fait est que le marché des œufs AB et Plein air connait un repli important. Les centres de conditionnement ne savent plus quoi faire de leur marchandise. Le déconfinement couplé aux vacances d’été impacte fortement la consommation en GMS. Le fait est aussi que les consommateurs sont majoritairement plus regardants sur les prix que sur le mode d’élevage, contrairement à ce que les médias laissent entendre. Or produire du plein air ou du bio au prix de la cage, c’est impossible. Et cela ne va pas aller en s’arrangeant ! Un nouveau cahier des charges en poulettes bio va faire augmenter le coût des poules bio, tout comme le sexage in ovo qui s’appliquera à partir de 2022 sur l’ensemble des modes de production. La filière œuf va encore connaitre de grands bouleversements alors même qu’elle ne fait que s’adapter en permanence à la demande dite « sociétale » (non traduite en magasin, je le répète). Alors même si je suis une éternelle optimiste, je me demande tout de même parfois comment nous allons pouvoir mener tout cela de front. Quand je dis nous, je parle du collectif.

Je pense que des décisions sont effectivement nécessaires, comme celle du sexage in ovo, permettant de ne plus éliminer, après éclosion, les poussins mâles que l’on ne peut pas élever (pas conçus pour la chair). Il était même temps ! Néanmoins, prêtons attention à ne pas tomber dans des excès, des situations où l’on va augmenter le coût de production de l’éleveur, toujours lui demander plus, sans lui apporter de plus-value. Car si l’on observe que les œufs premiers prix sont toujours les plus sollicités, il n’y a aucune raison pour que cela change demain. Et le risque est de continuer à boucher ce marché des œufs alternatifs, de tenir un discours qui n’est pas en accord avec les actes. Est-ce réellement une demande sociétale ou bien une décision politique ? (encore une fois, je salue la décision, je tiens juste à questionner sa nature). Il faut savoir qu’il existe deux méthodes pour détecter le sexe de l’animal dans l’œuf : à 9j d’incubation via un prélèvement ou à 13j via une imagerie. Qui va payer pour ces méthodes de sexage in ovo qui coûtent entre 1 et 3,5€ par poules ? (soit 15000 à 52500€ annuels en plus pour élevage Plein Air comme le mien, en plus donc des 70000€ que je mets dans un lot de 15000 poules).

Alors il est probable que la méthode à 13j d’incubation (détection couleur des plumes par imagerie) soit la plus sollicitée en raison de son coût. Mais déjà un collectif abolitionniste vient d’affirmer que c’est insuffisant (en raison d’une potentielle sentience de l’animal dans l’œuf après 10j) ! Alors quoi ? Allons tous sur une méthode à 9j qui coûte extrêmement cher au risque de faire couler nombre d’éleveurs ? (personne ne pourra payer le déploiement généralisé de cette méthode, soyons réalistes). Ou bien saluons l’avancée absolument remarquable de ce sexage in ovo, même à 13j, en se disant que c’est encore un effort important de la filière œuf ? Et, entre nous, une association qui fait son business sur le bien-être animal ne peut, de fait, pas saluer une telle décision : cela rendrait son combat caduque. Alors dès la décision annoncée, elle a tout intérêt à en demander plus. Et ce sera ainsi à chaque nouvel effort. Ne tombons pas dans leur jeu.

Ceci étant dit, il est regrettable de constater, une nouvelle fois, que, alors que le débat existe depuis des années, l’annonce se fasse 6 mois avant son application, ne laissant que trop peu de temps à la filière pour s’organiser. Nous aurions pu financer des essais français, des recherches en cours plutôt que d’ouvrir la voie à des méthodes allemande et hollandaise. A l’heure où l’on prône le « fabriqué en France », le coche a été clairement loupé.

De la comm, encore et toujours

Quoi faire face à ces situations tendues ? Communiquer pardi !

Alors quoi ? Il faudrait baisser les bras et pleurer sur notre sort ? Certainement pas ! Nous avons la chance d’avoir un beau métier, d’utilité publique, riche et fort de sa complexité, proposant des modes de production variés, des produits de qualité. Moi, je suis fière de me lever chaque jour et de contribuer à produire une alimentation de qualité, indiscutable d’un point de vue sanitaire.

Ceci étant dit, je suis convaincue du fait que la communication sur nos métiers doit se poursuivre, encore et encore. Nous ne devons rien lâcher. Je pense qu’en montrant mes poules, en expliquant la production d’œufs, en présentant notre ferme, je parviendrai à faire comprendre au grand public les défis qui nous entourent. Si les discours ne sont pas traduits en acte côté consommateurs, c’est à mon avis d’abord parce qu’ils sont déconnectés de notre monde, comme nous le sommes du leur. Si j’explique pourquoi j’ai fait le choix du mode plein air (et bio bientôt), si j’explique de quoi est composé mon coût de production et dans quelle mesure par leur acte d’achat, les consommateurs m’aident à vivre en même temps qu’ils favorisent leur vision du bien-être animal, alors je suis persuadée que certains suivront.

Je pense aussi qu’à mon niveau, je peux amener des partenaires à réfléchir sur un ou des débouchés plus locaux, en lien avec de petites enseignes, afin de ne pas dépendre seulement des débouchés grandes surfaces. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier… Et ça, j’y crois aussi. Que l’on me tombe dessus (certains osent tout) parce que je convertis mon élevage en AB pendant cette période de crise, c’est injuste. D’abord parce que mon élevage, c’est peanuts dans les millions d’œufs bio produits chaque jour, et que la décision de conversion date de l’an dernier (le temps de faire la conversion). Ensuite parce que la surproduction (par rapport à la demande) en œufs bio vient boucher le plein air par déclassement. Donc finalement, entre avoir 9000 œufs bio et avoir 14200 œufs plein air quotidiens, le centre de conditionnement préfère sans doute avoir moins d’œufs, tout simplement. Enfin, le bio, c’est mon projet initial, c’est un vrai choix. J’ai la chance d’y aller et je fais tout pour éviter que cela vienne embêter mes collègues (en communiquant, en lançant une réflexion sur les découchés). Alors je vais poursuivre, envers et contre tout !

Ces deux derniers mois, j’ai ainsi eu la chance d’accueillir Pierre Girard, journaliste pour Arte et qui tient la chaine YouTube « Tous Terriens ». Avec Pierre, chaque initiative d’agriculteurs a un sens, il est bienveillant et curieux. Ca fait vraiment du bien ! Il faut l’avouer, nous sommes souvent confrontés, en tant qu’agri-communicants, à des personnes qui pensent savoir et nous font des leçons. Avec Pierre, nous avons effectué deux vidéos : Pierre sur l’agroforesterie, pour sa chaine, et moi, sur Pierre et sa chaine. Notre rencontre s’est faite dans un temps suspendu, comme dans une parenthèse.

Fin mai, nous avons accueilli Cerise de Groupama, dans le cadre d’une série intitulée « indispensables agriculteurs » dans laquelle Cerise part à la rencontre d’agri-youtubeurs afin d’aborder des thématiques fortes (l’installation, la vente directe, l’ACS, la méthanisation, etc). Ces rencontres fournissent une sorte de photo de l’agriculture pour l’année en cours, avec tout ce qu’elle peut apporter de positif à la société. Là encore, une rencontre formidable, riche de curiosité, d’échanges sincères, bienveillants. Multiplier les canaux de communication, sans nécessairement passer par la presse (vous commencez à me connaitre), voilà ce qui me plait. Voici le lien vers la vidéo qui s’intitule « L’installation, un projet vie : rencontre avec Cerise de Groupama » https://youtu.be/yVmyzQKlMvs

Alors même si cette année 2021 ne s’annonce pas comme l’année de référence, elle sera celle où Alexis et moi aurons poursuivi nos projets. Nous ne lâcherons rien, nous avançons.

CultivonsNous.tv : du champ à l’assiette

À la Une

Le 29 avril, Edouard Bergeon, réalisateur du film « Au Nom de la Terre » notamment, présentait officiellement sa chaîne CultivonsNous.tv « la première chaîne en SVOD sur l’agriculture, le bien manger et la transition écologique », que Guillaume Canet parraine. A raison de 4,99€/mois, sans engagement, vous aurez accès à un panel de « documentaires, des reportages et programmes courts pour cultiver nos connaissances sur la terre et comprendre le chemin des produits que nous mangeons, du champ à l’assiette » (dixit Edouard). Plusieurs rubriques sont proposées : « ceux qui nous nourrissent », « ma vie de paysan 2.0 », « dans quel monde vit-on ? », « ce qu’on mange », « ce qu’on boit » et « pêcheurs du monde ». En somme, pour moi, une telle variété de propositions fait de cette chaîne un ovni (objet visuel non identifié). Pourquoi ? Loin d’une vision dichotomique d’une agriculture en fait ignorée par le grand public, ce projet embrasse une réalité agricole complexe, nous interpelle à la fois dans nos valeurs et dans notre assiette, montre que l’agriculture occupe une place de choix dans notre vie. J’apprécie particulièrement l’ouverture au monde et à toutes les réflexions que cela engendre. Dans « ma vie de paysan 2.0 », rubrique accessible gratuitement, vous découvrirez des vidéos d’agri-YouTubeurs, dont je fais partie.

Qu’est-ce qui a fait que j’ai accepté cette diffusion de mes vidéos ? Les raisons sont multiples.

D’abord, d’un point de vue tout à fait individuel, égoïste même, c’est un honneur. J’ai débuté mon activité avicole en août dernier, ma chaîne YouTube en novembre. Cette sollicitation n’a fait que renforcer mon envie de communiquer sur mon activité, et me prouve qu’elle est efficace. « Hey ! C’est Edouard Bergeon quoi ! »

Ensuite, je me sens en accord avec cette volonté d’Edouard de parler de l’Agriculture, avec un grand A, celle qui mérite qu’on lui accorde enfin une chaîne thématique ! Il faut parler agriculture, mais ne pas laisser n’importe qui le faire (et n’importe comment de surcroît). Aussi, cette rubrique 2.0 des YouTubeurs, placée à côté de reportages, documentaires, etc, c’est une chance. Ce sont là des regards croisés, des points de vue multiples, des sources réellement ressources. Et là, j’y perçois l’opportunité inouïe de pouvoir montrer qu’en agriculture conventionnelle, qu’en production d’œufs Plein Air, nous sommes raisonnés, réfléchis, conscients de notre rôle sur l’environnement. Ainsi, le téléspectateur pourrait regarder un reportage sur la production maraîchère bio, puis pourrait ensuite passer à un documentaire sur la production de piments au pays Basque, se diriger vers une vidéo d’Alexandre de Prodealcenter, pour aller finalement vers un documentaire sur le suicide dans le monde paysan, ou bien encore la pêche dans l’océan pacifique. Le tout, sans être orienté et obtenir de pression médiatique autour d’une ligne éditoriale vendeuse.

De plus, le lien vers ma chaîne aura au moins l’intérêt de donner accès au grand public à un élevage de volailles : la communication en aviculture de la part des éleveurs est encore très timide. On y découvre ce qu’est l’élevage de poules Plein Air, en abordant le bien-être animal, la biosécurité, le rythme biologique de l’animal, etc. Ce n’est qu’un début et « Plein Les Y’œufs » promet encore des surprises. Et d’ailleurs, notre chaîne s’est enrichie de vidéos sur l’apiculture en amateur, avec mon conjoint, Alexis ; le but étant d’orienter nos propos vers une réflexion sur la biodiversité. Des projets divers vont arriver en lien avec tout cela et offrira des supports visuels intéressants.

Aussi, que ces vidéos puissent être accessibles à des personnes qui ne les auraient jamais cherchées sur YouTube, c’est une chance. Je ne cours pas après le nombre d’abonnés ou de vues, donc que mes vidéos soient accessibles ailleurs sans que cela vienne « grossir » ma chaîne m’importe peu. Ce qui compte pour moi, c’est qu’un certain public puisse avoir accès à des informations sur l’élevage de volailles. Alors oui, je ne suis qu’un exemple parmi d’autres, et pas un modèle (je le répète souvent dans mes vidéos, refusant le statut de porte-parole d’une filière). Néanmoins, je reste un exemple. Alors je me dois de poursuivre. Et lorsque Edouard m’a appelée, m’a présenté sa démarche, je n’ai pu qu’adhérer.

Au-delà des raisons exposées précédemment, je peux aussi vous avouer que j’apprécie particulièrement n’y voir aucune publicité, ni aucune présence de lobbies ou associations cherchant à se placer. Des reportages, des documentaires, des programmes courts, d’une qualité remarquable et des vidéos d’agriculteurs-éleveurs témoignant de leur quotidien. Qu’espérer de plus ou de mieux ? Nous avons là de quoi panser/penser un peu les plaies d’une agriculture française blessée par certains discours médiatiques négatifs, répétitifs, autour d’une ligne éditoriale simpliste (bio=bien, non bio=mal). Le tout, sur une ouverture à l’agriculture mondialisée, et la transition alimentaire.

Quoi de neuf Les Jolies Rousses ?

À la Une

Des nouvelles des cocottes !

Elles ont fêté leur premier anniversaire la semaine dernière, sous une chaleur surprenante. Nous en sommes à la semaine 54. Depuis un peu plus de deux semaines, elles rencontrent quelques difficultés à basculer sur un nouvel aliment. En effet, nos œufs Plein Air sont à présent certifiés « Bleu Blanc Cœur » et pour cela, le cahier des charges exige un enrichissement de l’aliment en graines de lin, notamment. Pourquoi ? Pour garantir la présence d’Oméga 3 et 6 dans les œufs. Pour mes poules, tout changement d’aliment constitue un frein temporaire à la consommation et donc à la ponte. Lorsqu’elles sont passées d’une base maïs à une base blé en janvier dernier, ce fut une période de quinze jours-trois semaines durant lesquelles elles souffraient un peu au niveau digestif. Les transitions s’avèrent longues avec ce lot. Et là, nous venons à nouveau de traverser une étape plus délicate, avec une perte de 3% d’œufs, une baisse de la consommation d’aliment, une homogénéité moins marquée. La chaleur survenue sans prévenir n’a pas favorisé la transition alimentaire, puisqu’elle ne pousse pas à la consommation, au contraire. Par ailleurs, malgré l’apport de calcium et de vitamine D, les œufs présentent de plus en plus de fragilité, bien que cela reste minoritaire. Je vais donc veiller à poursuivre les apports.

Dans la relation avec elles, j’avoue que je les connais de mieux en mieux. Les voir vieillir, évoluer encore, c’est une chance. Même si les détracteurs de l’élevage diront que nous ne gardons pas nos poules suffisamment longtemps, je me sens pourtant chanceuse de les avoir un peu plus d’une année pour les connaître. En volailles, c’est la production qui permet de passer le plus de temps avec ses animaux. Les poules ont leurs habitudes à présent, et je me rends compte qu’en décalant un seul repas de 15 minutes, tout peut changer ! Elles « s’affirment » plus. Cela se traduit par un fond de picage, encore timide mais présent. Leurs plumes du cou ont été  abîmées par les assiettes et ont accentué l’arrivée d’un picage latent. J’y veille avec les bottes de luzerne et en baissant l’intensité lumineuse en fin de matinée jusqu’en soirée. Pour ceux qui ignorent ce qu’est le picage, il s’agit d’une attitude visant à tirer sur les plumes pour, notamment, les consommer. Un picage élevé peut entraîner une mortalité car les poules piquent jusqu’au sang. Cela peut traduire plusieurs causes : ennui, parasitisme (poux), carence (protéines, calcium, etc), surpopulation et donc dégradation des conditions de vie. Surtout, il faut avoir à l’esprit qu’en vieillissant, les poules deviennent plus agressives, et la dominance s’accentue. L’augmentation du jour constitue aussi un levier du picage que l’on peut maîtriser avec des panneaux foncés (au plafond et sur les côtés), avec des jupes perforées placées devant les ouvertures (ce que j’ai). Pour l’âge qu’elles ont, mes poules présentent un état de plumage tout à fait correct, même si autour du cou, c’est un peu plus moche. Par chance, les plumes repoussent vite.

En somme, je me sens extrêmement bien dans mes bottes d’éleveuse de poules pondeuses plein air. Mes animaux me le rendent bien, et nous évoluons ensemble. Je continue d’apprendre quotidiennement.

Côté communication, quoi de neuf ?

La chaîne YouTube s’enrichit de vidéos sur l’apiculture. Mon associé et conjoint, Alexis, a eu le souhait, en 2018, d’avoir son propre rucher, en lien avec une réflexion globale autour de la biodiversité et de l’intégration à l’environnement. J’estime que nous sommes des « résistants » aux discours montants (d’avant Covid) visant à créer une dichotomie entre une agriculture respectueuse de l’environnement et les autres qui ne le seraient pas. Dans notre manière de penser et d’agir, nous veillons à respecter les animaux (d’élevage et sauvages), la flore, les abeilles, le sol. Nous voulons montrer que produits phytosanitaires et abeilles ne sont pas incompatibles. Notre démarche est raisonnée, et nous savons l’expliquer. Vous le comprenez probablement, nous n’irons pas dans une direction « machinisme ». Il existe déjà un panel de vidéos, et YouTubeurs, important sur la conduite de cultures, sur la mécanique, sur les machines agricoles. Notre fil rouge, c’est plutôt l’intégration à l’environnement, dans le respect des besoins de la flore et la faune présentes autour de nous. Lorsqu’Alexis aborde le colza, il choisit un angle pédagogique en lien avec les abeilles et les apports pour l’homme. Lorsque j’aborde mon organisation de travail, je le fais en entrant par le rythme biologique des poules en lien avec la lumière. Nos points de vue offrent des angles ancrés dans l’environnement, pour entrer dans l’agriculture/l’aviculture. Nous avons plusieurs chantiers en préparation, comme la plantation d’arbres sur le parcours, la mise en place d’une parcelle pour nos abeilles (phacélie). Enfin, j’avais la volonté que mon conjoint me rejoigne dans cette aventure de vidéos car il sait expliquer ce qu’il fait, il est passionné et a beaucoup à apprendre au grand public sur les abeilles. Il a eu une formation complète sur l’apiculture, et se met en quête d’informations de manière régulière. Si les passionnés d’apiculture voient les vidéos sur les poules, et les passionnés de poules, celles sur les abeilles, alors nous aurons gagné un pari ! Bref, nous sommes des « agri happy à vie » ! (agriculture-apiculture-aviculture).

Pour ceux qui ne sont pas sur Twitter et qui n’ont pas encore vu nos vidéos, n’hésitez pas à aller y jeter un œil ! https://www.youtube.com/channel/UCHGkQpenJyrXgooUAyM6pWg